L'équipe de Distrolution / Distrolution Merch a eu la chance de participer au Hellfest Festival du 19 au 26 juin 2022. Au programme, concerts, rencontres... et plusieurs interviews, que vous pourrez retrouver chaque semaine en version FR sur Distrolution Merch et en version EN sur Distrolution ! Découvrez sans plus attendre notre interview avec le groupe français Fractal Universe !
Photo : L'Oeil de Verre
Salut Fractal Universe. Est-ce que ce serait possible, pour commencer cette interview, de vous présenter et de nous présenter votre groupe ?
Hugo : Oui, bien sûr ! Alors moi c'est Hugo, je fais la guitare et je fais des chœurs dans Fractal Universe. Tu veux que je te présente le groupe après, ou... ?
Tu peux !
Hugo : Fractal Universe c'est du death metal progressif, du coup. On vient du Nord Est de la France. On s'est formés fin 2014. On a sorti un premier EP en 2015 et depuis, il y a eu trois albums. On a sorti notre troisième il y a un an, à peu près. Il y a un an aujourd'hui d'ailleurs. Un an jour pour jour aujourd'hui chez Metal Blade Records. On aime bien jouer un metal assez technique et en même temps, qui va rapporter des influences d'un peu partout : du jazz, de la musique classique, du rock prog évidemment... Des couleurs qu’on ne voit pas forcément souvent dans le metal quoi, qui est quand même assez codifié, et voilà !
Merci ! Du coup, je laisse les autres membres se présenter.
Val : Moi c'est Val et j'suis le bassiste de Fractal Universe et je fais des chœurs aussi.
Vince : Moi c'est Vince, donc guitare, chant et saxophone.
Clément : Moi c'est Clément et que batterie !
On se retrouve dans ce lieu mythique qu'est le Hellfest Festival. Ça fait quoi de jouer dans un festival si emblématique ?
Hugo : C'était trop bien ! (rires) C'était vraiment trop bien ! On a joué hier du coup, à 12h15 sur la Altar et honnêtement on ne s'attendait pas... On était surpris de voir autant de monde devant nous, qui n'était pas venu juste pour passer. Ils étaient venus pour nous, ils étaient chauds tu vois ! C'était extraordinaire ! Le public très réactif, très chaleureux et même après le set, beaucoup de retours positifs de différentes personnes qui disaient que c'était très bien, super son. Et le concert en lui-même... Bah super ! L'accueil du Hellfest et de l'équipe sur la Altar était vraiment super, des gens très efficaces et très sympa aussi, donc c'était confortable, pas stressant du tout et voilà. Très bien, super expérience !
En découvrant la programmation complète du second week-end, est-ce qu'il y avait un groupe que vous ne vouliez absolument pas rater ?
Clément : Ouais, Katatonia, j'suis dégouté ! (rires) Ils ont annulé hier, du coup... les boules !
Vince : Pour moi il y en a tellement, mais il y en a un que j'ai jamais eu l'occasion de voir et que je verrai demain, c'est Metallica ! Pas très original, je sais, mais j'étais fan depuis le début de mon adolescence et j'ai jamais eu l'occasion de les voir. Ce sera l'occasion rêvée !
Val : Moi il y a Igorrr que j'attends beaucoup, parce que c'est un groupe que je suis depuis pas mal d'années et là, avec tous les changements de lineup, j'suis curieux de voir à quoi ça va ressembler ! Il y a aussi Myrkur, qui est vachement plus posée, mais je l'ai jamais vu et j'adore ce qu'elle fait, donc j'attends de voir ce que ça donne en live !
Hugo : Moi il y avait Obscura qui a joué hier soir, pareil, c'était leur concert avec son nouveau lineup, en tout cas en Europe. Bon malheureusement ils ont des soucis, mais j'étais quand même content du coup de voir ses nouveaux musiciens, ses nouveaux vieux musiciens pour ceux qui suivent l'histoire, sauf le batteur, mais j'ai pu voir ce concert, donc j'étais assez content. Et sinon aujourd'hui ouais, j'ai bien envie de voir Igorrr. Et Nine Inch Nails qui a joué hier soir aussi, qui était une découverte pour moi et une énorme claque ! Expérience incroyable !
Tu l'as dit tout à l'heure, lors de la présentation du groupe. Vous êtes signés chez Metal Blade Records. Comment est-ce que vous avez attiré l'attention d'un si gros label étranger et comment elle s'est faite, cette collaboration ?
Clément : Il y avait une personne qui travaillait là-bas qui nous connaissait. On lui a écrit un peu à l'arrache sur Twitter et ça s'est fait comme ça ! C'est vrai ! (rires) Je lui ai envoyé un message perso et il m'a répondu qu'il voulait bien entendre le deuxième album. Il a écouté et il a dit « Je vais en parler au label », puis on a eu un call avec toi, Hugo, et lui pour discuter, et ça s'est fait comme ça !
Et qu'est-ce qu'un si gros label vous apporte au quotidien ?
Clément : Plus de visibilité ! On a une vue sur nos statistiques et on a plus de crédi' aussi, je pense. Et au-delà de ça, ils nous ont toujours soutenu pour essayer de trouver des tournées. Là, la tournée qu'on va faire avec Evergrey, l'impulsion elle est venue de chez eux.
Hugo : C'est vrai, je pense que ça donne une crédibilité, un poids supplémentaire. « Là, ce groupe est signé ». « Ah ouais ! ». C'est ça aussi qui, je pense, nous aide beaucoup au quotidien.
On va parler de votre dernier album qui est, comme tu l'as dit, sorti il y a un an jour pour jour. Est-ce que vous pouvez m'expliquer votre processus de composition pour cet album ? Est-ce que chacun a un rôle prédéfini ou est-ce que c'est un vrai travail d'équipe ?
Vince : On va dire que la compo, c'est principalement moi qui m'en charge. Ce que je fais, c'est que je compose des maquettes, je les enregistre à la maison, voilà, et je les envoie aux autres, on peaufine les détails et tout ça. Et seulement ensuite, une fois que c'est à peu près figé, on apporte le truc en répète pour voir ça tous ensemble et roder le truc. Finalement, c'est comme ça qu'on a procédé depuis le premier album, il n'y a pas grand-chose qui a changé sur celui-ci, si ce n'est que du coup, pour l'enregistrement, bah pour la première fois on a tout fait dans nos propres studios. Clément a un studio professionnel chez lui, le Boundless Production Studio, là où on a enregistré la batterie, et puis tout ce qui est voix, mixage et tout ça, ça a été fait par l'équipe qui nous suit aussi depuis le début, par Flavien Morel.
Et du coup, tout ça, ça s'est fait... L'enregistrement s'est passé pendant la pandémie et ça nous a permis de pouvoir vraiment nous concentrer là-dessus, de ne pas avoir de concerts qui tombaient les week-ends, ou de pas devoir interrompre le truc, comme ça avait pu être le cas précédemment.
Clément : Après, on préférait avoir des concerts quand même je pense !
Vince : Ouais, c’est ça ! (rires)
Clément : C’était chaud je crois sur les prises batterie, on était en galère parce qu’il y avait le couvre-feu ou c’était un peu… On sortait du deuxième confinement je crois, je sais plus !
Vince : Ouais, on sortait du deuxième confinement. Tu m'envoyais des pré-prod !
Clément : On pouvait pas se voir en fait. D'habitude, on passe beaucoup de temps ensemble à peaufiner les plans de batterie pour que ça match, et là... Même pour l'enregistrement, on a eu chaud, ça s'est joué à pas grand-chose. Même si j'étais à la maison, il fallait que Fabien et Vince puissent venir et c'était pas gagné d'avance !
Vince : Même pour le tournage de tous les clips, on est tombés dans la fenêtre où il n'y avait pas de couvre-feu, ni rien (rires). Mais peu de temps après, c'était reparti ! On a réussi à tout faire malgré tout ça !
Et niveau gestion, comment est-ce que vous avez géré votre temps et votre groupe pendant cette pandémie ?
Vince : On est souvent en contact. On est assez organisés pour le travail à distance, vu que Valentin, t'habites à 3h de route. Donc il y a beaucoup de choses qu'on fait déjà à distance. Je pense qu'on partait pas de rien là-dessus. On a pu s'organiser encore mieux pour que ça avance malgré tout ça quoi !
C'est un concept album qui aborde le thème de la mort. Pourquoi avoir choisi ce sujet en particulier ?
Vince : Finalement, le thème de l'album est assez vaste, ça traite de la mort sous différentes facettes. On évoque par exemple le thème de la spiritualité, comment l'homme en vient à la spiritualité par le biais de la peur de la mort, enfin des questions qu'on se pose tous. Et du coup, comme je disais, ce sont des questions qu'on se pose tous d'une manière ou d'une autre et c'est intéressant de le traiter, vraiment, de différentes facettes. Et là, du coup, l'album aborde toutes ces facettes. Je pense que ça se reflète aussi dans la musique, dans la diversité de la musique de l'album de manière générale qui reflète ces points de diversité, enfin, toutes ces questions.
En tant que fan de musique, j'attache personnellement une importance particulière à un artwork. Une belle pochette me donne envie de voir ce qui se cache derrière, et je trouve que vos pochettes sont très travaillées.
Si je ne me trompe pas, vous avez fait appel au même artiste depuis le tout début ?
Hugo : Oui c'est ça, sur les 4 disques qu'on a faits, c'est lui qui a fait les 4 pochettes du coup. L'artiste s'appelle Shad, Shad Paintings, vous pouvez le retrouver sur les réseaux. Je l'ai rencontré au lycée en fait et après le lycée, il est allé en école d'art à Nantes d'ailleurs je crois. Le premier EP, on avait besoin d'une pochette et j'étais là « Toi, tu dessines. Ça te dit de faire la pochette ? » et il a fait ce truc-là qu'on a vraiment apprécié et le courant est bien passé avec tout le monde, donc a choisi de continuer à contribuer avec lui pour les autres sorties aussi.
On aime bien son style très organique, on ressent les coups de pinceaux dans les pochettes et même plus globalement, du coup, la vision qu'il a aussi. En fait, quand on lui demande de nous fournir une pochette, on lui donne évidemment la musique, les paroles, le titre de l'album et c'est tout. Eventuellement des questions de couleurs, plutôt orangé, plutôt vert et ensuite, il a carte blanche. Parfois il nous fournit plusieurs propositions, puis on va choisir et ensuite il va développer cette proposition-là. Là je crois que pour le dernier Horizon, il y a eu qu'une seule proposition au final ?
Vince : Non, il y en a eu plusieurs, mais celle-là, elle a fait l'unanimité. Il a carte blanche mais il s’inspire énormément de tout, et c’est ça qui fait que ça match aussi bien avec la musique.
Hugo : Parfois une ligne de texte dans une chanson, il va essayer de l’incorporer dans la pochette, ça peut arriver, c’est vrai !
Artwork : Shad
Vous allez rejoindre le groupe Evergrey pour leur tournée Européenne et vous allez quasiment enchaîner un concert par jour pendant plus d'un mois.
Comment est-ce qu'on se prépare pour une tournée aussi intensive ?
Clément : Dans ma tête, je me dis qu'on en a déjà fait 23, on va en rajouter 13 et puis personnellement, je vais un peu à la salle de sport pour m'entraîner à décharger le trailer, parce que c'est plus dur je pense de faire des déchargements et l'install' quoi, parce que c'est pas confortable du tout. Jouer tous les soirs c'est cool, on joue déjà tous les jours ça va pas nous changer. Mais ouais, ça va être costaud d'enchaîner un mois et demi comme ça.
Vince : Je trouvais que sur les plus longues tournées qu'on avait faites jusque-là, on choppait assez vite le rythme, finalement. Au début, t'accuses peut-être un peu le coup de devoir changer de rythme, te coucher à 3h du matin, de te lever à 14h (rires). Mais finalement, tu choppes vraiment vite le pli et ça devient ta routine quoi !
Hugo : Ouais le corps s'habitude. Les trois premiers jours, même pour les concerts, je sens passer. Mais au bout de ouais, trois, quatre jours, quasiment sans échauffement, on peut envoyer sur scène sans rien trop ressentir le lendemain, donc c'est cool. Après évidemment, trop d'abus tous les jours en termes de teuf, d'alcool et tout ça, ça n'aide pas. Mais si on est relativement sages, ça va tout seul ! On a la chance d'être en tour bus aussi, c'est-à-dire que le concert est fini, on range le matos, le bus démarre, on va se coucher et on se réveille le lendemain dans une autre ville en fait. On n'a pas... C'est un chauffeur, du coup on n'a pas à faire des nuits blanches pour aller d'une ville à une autre. On avait fait ça... Ça c'est dur ! Mais le tour bus c'est relativement confortable en fait. Donc ça se passe plutôt bien, même en enchaînant beaucoup de concerts tous les jours.
J’imagine que la fatigue doit quand même se faire ressentir à un moment. C’est un rythme, disons les choses, qui est relativement intensif !
Hugo : Perso, je l'ai pas senti tant que ça pendant la dernière tournée, il y a deux ans !
Clément : Il y a des choses plus compliquées comme disait Hugo, où on conduisait le van nous-mêmes. Et des fois, on avait des chemins qui faisaient que... Bah il y avait une équipe de nuit qui arrivait éclatée au concert d'après, qui devait faire la journée, puis après on repartait. Une fois on est reparti de Lituanie, on a roulé 22h en ayant dormi 2h, puisqu'on avait fait la fête...
Hugo : Ouais pour le coup, on a un peu abusé ouais !
Clément : Là, c'est compliqué ! Là, tu accuses vraiment le coup quand tu rentres ! (rires)
Est-ce qu'il y a un concert qui vous a particulièrement marqué au cours de votre carrière ?
Vince : Bah, celui d'hier ! (rires)
Val : Celui d'hier ! (rires)
Vince : Je pense qu'il faut le souligner, c'était assez incroyable comme expérience. Mais au-delà de ça, il y en a eu pas mal. Bah il y a eu les Metal Days aussi ! En 2017... 2016 ? Et sur la dernière tournée avec Obscura, celui qui m'a le plus bluffé c'était le concert à Belgrade, en Serbie. Parce que pareil, on était surpris de voir à quel point les gens nous connaissaient. On n'avait jamais joué dans ce pays, ni même dans un pays proche. Il y avait des gens dans le public qui connaissaient les paroles et tout, donc c'était une super surprise !
Clément : Le Hellfest on y avait joué il y a 4 ans, mais sur la Hellstage. C'est marrant de se dire « Il y a 4 ans, on était sur cette scène là-bas et aujourd'hui, on joue à midi sur la Altar ».
Peut-être la mainstage, un jour !
Clément : Bah dans 4 ans, normalement, si on suit le cycle (rires)
Peut-on parler de vos futurs projets ?
Hugo : Oui, quelques festivals cet été, la tournée dont on a parlé... Cet été, il y a un quatrième album qui arrive. On est en train de travailler dessus, pas de date de sortie pour le moment. Voilà, quelques concerts...
C'était ma dernière question. Je vous laisse le mot de la fin pour nos lecteurs !
Hugo : Merci de vous être intéressés à Fractal Universe si vous lisez ça ! Et si vous aimez le groupe, n'hésitez pas à regarder un petit peu tout ce qu'on fait, on est très actifs sur les réseaux, internet, tout ça. Si on passe près de chez vous, venez nous voir, nous faire coucou, et parlez-en à vos proches ! (rires)
Clément : On a 4 dates françaises sur la tournée avec Evergrey. On va jouer à Paris, Toulouse, Colmar et Lyon.