L'équipe de Distrolution / Distrolution Merch a eu la chance de participer au Hellfest Festival du 19 au 26 juin 2022. Au programme, concerts, rencontres... et plusieurs interviews, que vous pourrez retrouver chaque semaine en version FR sur Distrolution Merch et en version EN sur Distrolution ! Découvrez sans plus attendre notre interview avec le groupe français Stengah !
Photo : Earl Awakes
On va commencer par les petites présentations. Qui se charge de présenter Stengah ?
Ben : Bonjour, je suis Nicolas Quest, chanteur du groupe.
Eliott : Bonjour, je suis Eliott William, le compositeur du groupe. Bonjour, je suis Ben le bassiste du groupe. Bonjour, je suis Maxime Delassus, le guitariste lead.
Max : Bonjour, je suis Alex Horta, guitariste rythmique du groupe.
Si vous commencez par me foutre le bordel dans une interview, je pense que ça va mal se passer. L'idée, c'est plutôt de présenter le groupe, ce que vous avez fait jusqu'à présent, la genèse du groupe. Comment est né Stengah et qui a rejoint le groupe à quel moment ?
Max : Ça va être long !
Vous pouvez la faire courte.
Ben : La version très courte : à la base, je voulais être vétérinaire et finalement, je me suis lancé dans la musique. Non, c'est une connerie. Je suis désolé, c'est nul.
On va peut-être garder cette réponse.
Elliott : J'avais quelques compositions dans mon ordinateur. J'étais au CMA avec Maxime et Benoît. On s'est rencontrés là-bas et il me fallait des musiciens. On était le trio de base, puis s'est greffé donc Nicolas qui était très jeune. Puis Alex, chez qui en a enregistré le chant. En 2015-2016, nous avons enregistré un EP qui s'appelait "Mechanic of the Sphere", qui nous a menés jusqu'au Wacken Open Air. On a travaillé un peu avec l'Aéronef (salle de concert à Lille) avec qui on a enregistré deux clips live. On a aussi enregistré l'album chez eux. Celui qui a mixé notre album "Soma Sema", c'est Remiboy, qui a fait écouter l'album Richard Gamba. De fil en aiguille, on a travaillé avec lui. Puis on a signé chez Mascot Records / Gérard Drouot Production. Et on est au Hellfest aujourd'hui.
Tu m'as presque spoilé une question. Je te remercie, mais c'est pas totalement spoilé. Bon alors petite question que je suis obligé de vous poser. Vous avez échappé à une bonne averse après deux jours de canicule. Bravo les gars ! Moi, je vous applaudis. Bravo ! Magnifique ! Bon et la question que je suis obligé de vous poser : ça fait quoi d'être au Hellfest ?
Eliott : Ça fait des papillons dans le ventre. Ça fait des résonances dans la poitrine. Dès les premiers coups, dès la première pêche, ça fait trembler quoi ? Et pas que le sol. Et tu vois le smile sur la tête des gens, c'est aussi ce sentiment et les regards, et les sourires. C'est juste fou !
Ben : Et le circle pit, le wall of death... Et ça à 10h30, quoi, merde !
Alex : C'est un truc de ouf. Même d'être sur scène et de l'envers du décor : le Hellfest ou t'es habituellement depuis des années sur le site. Là, on joue mais on regarde la grande roue depuis la scène, en train de jouer. C'est une de nos premières scènes aussi en open air, à l'extérieur. Pour moi, c'est un régal de jouer comme ça, et en plus sur la Main Stage.
Max : Moi, perso, c'était mon premier Hellfest. C'est la première fois que je viens ici.
Source : https://www.facebook.com/stengahproject
Bravo !!! (Applaudissements)
Max : Merci, merci. Premier Hellfest, sur la Main Stage ! Ce qui reste globalement, c'est un gros kiff. C'est pour ça qu'on fait de la musique. Je pense qu'il y a plein de gens et plein de groupes qui ont envie d'être à notre place. Gros kiff, quoi. C'est pour ça qu'on fait de la musique depuis autant d'années et qu'on a envie de le refaire. Si les gens ont l'air d'avoir apprécié les groupes, c'est cool. C'est le retour qu'on a de la presse, du crew, du public. C'est un kiff mutuel.
Eliott : De mon côté, c'est vrai que ça fait dix ans que je travaille ici. Passer du bar à la scène, c'est incroyable. Tous mes copains de bars sont venus me voir tout à l'heure et quel partage !
Ben : Comme Max, c'est mon premier Hellfest, donc forcément, on découvre.
Bravo !!! (Applaudissements)
Ben : Et pour la petite anecdote, on s'était fait un pari avec Max, qu'on irait au Hellfest que pour y jouer.
En tant qu'artiste ? Donc les mecs, ils mettent le niveau là, quoi ?!
Ben : Je tiens à préciser qu’ils ne font qu'un Hellfest d'une journée, quand même. Est-ce que faire le Hellfest sur une journée, ça compte ? Je lance le débat, le débat du rabat joie.
Votre album "Soma Sema" est sorti en mars. Comment s'est passée la composition de l'album et sa production ? Quel regard vous portez sur la production de cet album et sa sortie ?
Eliott : Donc moi, en réalité, je m'appelle Eliott. Je fais semblant d'être le chanteur depuis tout à l'heure, mais ce n'est pas vrai. Cet album, on a l'impression qu'il est sur la longueur, sur la durée, parce qu'il y a des morceaux qui ont déjà presque dix ans. Il y a aussi des morceaux qui sont très récents, mais tout ça s'est combiné en un album qui vient unifier tout ça, à travers un seul et même son, un seul et même arrangement. Il y a pas mal de monde qui nous demande si c'est un concept album, parce qu'ils ont l'impression qu'il y a vraiment une connexion entre chaque morceau. Je suis assez content de ça, parce que c'est la preuve que le pari est réussi.
Je le vois vraiment comme ça, comme une synthèse des presque dix années qui viennent de s'écouler pour le groupe. Mais le groupe, dans sa forme actuelle, n'existe que depuis un an. Il a existé à partir de 2016 aussi sous son ancien line up à partir du premier concert qu'on a fait, donc ça reste quand même assez, assez récent.
Si on prend pas en compte les deux ans de COVID aussi. Au final, sans le COVID, il se serait écoulé à peu près trois ans entre le premier EP et l'album. Les choses font que finalement, il s'écoule plus de temps, on a cette impression d'un temps assez étiré. Je trouve ça assez cool pour un album justement de proposer ce côté assez intemporel en fait, à travers dix morceaux qui sont très connectés entre eux, mais qui pourtant racontent des histoires sur une chronologie différente.
Il restait 80 kilos de vêtements de survie globalement.
Max : Sans vouloir répéter, c'est le leitmotiv de prendre le temps, de bien faire le truc, de se dire « OK, c'est un premier album ». On avait pas de pas de pression de labels à ce moment-là. Donc oui, c'était vraiment prendre le temps de faire un truc qui nous représente, de travailler le son. Je parlais de production : c'est la première fois qu'on a réfléchi à définir le son du groupe.
Vous travaillez depuis quelques temps avec Richard Gamba. Pour rappel, il a été le premier manager de Gojira. Comment ça s'est passé, la rencontre et la collaboration avec Richard ? Je mets aussi un peu de contexte. Nous, notre public chez Distrolution, ce sont des petits artistes. Vous qui êtes, à la base, un groupe local, qui se retrouve propulsé sur les belles scènes comme comme le Wacken, comme le Hellfest, et qui se retrouve à travailler avec un producteur (qui a quand même un petit nom dans le milieu), ça fait des questions qui sont super intéressantes pour notre public.
Eliott : On s'est rencontrés vraiment par hasard, avec Richard. On était en fin de mixage de l'album. À ce moment-là, Remiboy mixait et masterisait l'album à l'Aéronef, et il était en contact avec Richard. Il lui a fait écouter le projet sur lequel il travaillait et ça a intéressé Richard qui, du coup, nous a contactés. Ça n'a pas vraiment été une rencontre nette, mais quelque chose de très progressif. On a appris à se connaître. Il nous a posé plein de questions. Il a jaugé un peu le groupe. Il a essayé de comprendre l'essence du projet et ça a mis vraiment quelques mois de discussions. On l'a rencontré et on a pris du temps avant de se dire « OK, on bosse ensemble ».
C'est pas juste une rencontre ou un démarchage : « On voudrait bosser avec un manager ». À l'époque, on savait même pas vraiment ce que c'était que de travailler vraiment avec un manager. On ne savait même pas non plus que ce que fait réellement un label. On connaît dans les grandes lignes ce que ça représente, mais ça a été aussi beaucoup d'apprentissage avant de comprendre ce que ça représentait, de travailler avec eux, de comprendre leur métier, de travailler avec quelqu'un qui a déjà un nom dans le milieu et connaître à la fois leurs forces, mais aussi se rendre compte que tout n'est pas lié à ça. Ce n'est pas parce que tu travailles avec Richard Gamba que tu vas réussir dans la musique. Ça demande aussi un travail immense derrière et puis un engagement là-dedans. Donc c'est à la fois une rencontre et plein d'apprentissages et de prendre le temps de se connaître.
Donc, qu'est-ce que ça vous a apporté de travailler avec Richard ?
Eliott : C'est l'effet papillon, on va dire. Le point de départ, la signature, commencer à collaborer avec Richard, c'est ce qui a abouti sur la signature du label. Cette signature d'un label qui aboutit sur une sortie d'albums, qui aboutissent sur de nouveaux partenaires, sur des tourneurs, sur un éditeur aussi. C'est vraiment une petite goutte d'eau et une onde qui se propage, qui fait que l'équipe s'agrandit. On se retrouve avec de plus en plus de personnes qui travaillent avec nous, et qui font que progressivement on se retrouve sur des opportunités comme aujourd'hui au Hellfest, et prochainement avec Deep Purple, et avant ça, la sortie de l'album et la tournée qui a eu lieu sur quelques dates en France. Ça se propage et c'est vrai qu'on sent que ça prend son temps, ça prend le temps de se construire. C'est ça qui est génial dans ce travail. Nous, on prend le temps d'apprendre, on prend le temps d'avancer, on ne se jette pas trop vite dedans.
Ils nous ont mis au Hellfest parce que je pense qu'ils se sont dit « OK, ils sont prêts ». À la base, on pensait peut-être plutôt venir l'année prochaine mais finalement ils se sont dit qu'on a avancé à suffisamment.
Quelles sont vos actualités pour le reste de 2022 ?
Alex : Le prochain concert, ce sera le 6 juillet avec Deep Purple aux Scènes musicales de Paris. On a quelques dates de report aussi qui ont été faites en novembre, à Toulouse et Bordeaux. Le reste sera communiqué au fur et à mesure.
Et est-ce que vous avez des dates prévues à l'international ou au moins en Europe ?
Alex : Pour l'instant, c'est encore assez, assez coincé. On arrive enfin au bout, mais il y a encore beaucoup de choses qui sont bloquées donc il faut encore un peu de patience.
Qu'est-ce qu'on peut souhaiter pour Stengah pour la suite ?
Max : En faire d'autres comme aujourd'hui, en faire plus. Pourquoi pas une tournée des festivals ? Continuer à se battre. On a repris les dates, c'est super. Ça faisait deux ans qu'on n'avait pas joué. Maintenant, on a envie d'en faire tout le temps, tous les jours, de partir en tournée un mois, revenir, recommencer.
Alex : Partir un peu de France si possible. L'Europe, pourquoi pas ? Même les Etats-Unis, mais là, je vais loin. On est un groupe français et dans les groupes de metal en France, c'est quand même très rare de sortir du pays, mis à part en Belgique. Si on pouvait déjà sortir du pays, voire se faire connaître partout, ça serait le bonheur. Mais d'autres festivals, d'autres open air comme on a eu là, ça serait génial.
Je vous laisse le mot de la fin !
Max : Amour, prospérité et chocolats... et chocolats.