L'équipe de Distrolution / Distrolution Merch a eu la chance de participer au Hellfest Festival du 19 au 26 juin 2022. Au programme, concerts, rencontres... et plusieurs interviews, que vous pourrez retrouver chaque semaine en version FR sur Distrolution Merch et en version EN sur Distrolution ! Découvrez sans plus attendre notre interview avec Jelly et Flo du groupe Disconnected !
Photo : Emmanuel Rousselle
Pour commencer, serait-il possible de vous présenter individuellement, puis de nous présenter votre groupe ?
Jelly : Moi c'est Jelly, je suis le batteur de Disconnected depuis 2018 et ingénieur du son studio, accessoirement.
Flo : Et moi c'est Flo, je suis guitariste rythmique de Disconnected depuis je pense aussi 2018, mais quelques mois avant.
Comment s'est formé le groupe ?
Flo : Alors à la base, c'est Adrian qui a créé le groupe il y a un moment.
Jelly : Ouais, il y a un moment !
Flo : Il a vraiment passé du temps à chercher le line up.
Jelly : Ouais, le groupe existe depuis 2013 ou 2015, un truc comme ça. Mais il a été inactif, en fait. Le groupe, il est vraiment né, il est vraiment sorti de l'œuf en 2017 / 2018 avec la sortie du premier album. Voilà, donc c’est 2017 / 2018 où vraiment, le groupe il a émergé.
Flo : Bah déjà quand il a trouvé Ivan, il a trouvé, vraiment, le chanteur qui collait parfaitement. Il y a eu le déclic qui a vraiment fait avancer les choses !
Merci pour les présentations ! Vous avez lancé, en février dernier, un appel aux dons sur vos réseaux sociaux. Qui a eu l'idée de ce crowdfunding et à quoi les dons ont-ils ou vont-ils servir ?
Jelly : L’idée, ça vient d’Adrian et d'Ivan, les deux leaders du groupe. Pourquoi ? Bah parce qu’on s’est tapés deux ans de sal*perie de pandémie et que les 6 derniers mois, on n’a pas fait grand-chose quoi, ça reprend à peine ! On était sur la production du deuxième album et on avait tout simplement besoin d’aide, besoin d’argent pour la prod, pour la promo, les sorties de clips, les playlists Spotify, Deezer etc. On était vraiment en manque financier, on avait besoin d’aide, voilà pourquoi. C’est essentiellement pour la prod’ et pour la promo de l’album ! Et ça a été un gros succès inattendu !
Flo : Ouais !
Ce qui est gratifiant !
Jelly : C’est clair. On a largement dépassé les objectifs, alors que c’était pas le premier crowdfunding en plus hein ?
Flo : On en avait fait un au début de la tournée !
Jelly : On en avait fait un pour la tournée avec Tremonti. On en a fait un deuxième 2 ans et demi, trois ans plus tard. Inespéré quoi ! Gros succès, on est super contents !
En parlant d’album, vous avez sorti en avril 2022 votre nouvel album « We Are Disconnected ». Combien de temps avez-vous travaillé dessus ?
Flo : Oh ben, un moment, puisqu’il était censé sortir beaucoup plus tôt, mais il y a toujours cette histoire de Covid ! (rires)
Jelly : Il est sorti quand, « Unstoppable » ?
Flo : « Unstoppable », il est sorti pendant la première…
Jelly : Ouais… 2019 !
Flo : Ouais, c’est ça.
Jelly : 2019, on a sorti le single « Unstoppable » qui était censé être sur le deuxième album, qui finalement n’y est pas, parce qu’on a changé de producteur entre temps. On a eu des difficultés, des mésententes avec le producteur qu’on avait à ce moment-là. Le producteur de l’album… l’ingénieur du son, plutôt, puisque c’est nous qui produisons l’album ! Ce qui fait que « Unstoppable », au final, ne s’est pas retrouvé sur l’album parce qu’on n’a pas le même son, la même production. Donc finalement, si on prend d’un bout à l’autre, l’album, on l’a fait en deux ans, quoi. En gros !
Flo : Ouais c’est ça. Parce qu’Adrian a commencé à composer l’album en gros, c’était après notre tournée.
Jelly : Ça a traîné deux ans ! On n’aurait jamais dû mettre deux ans, mais avec la pandémie, le changement d’ingé son et tout ça, ça a mis deux ans !
Flo : Ouais et puis bon, l’idée, c’était pas de le sortir en pleine pandémie quand on peut rien en faire, tu vois ?
Jelly : Il y avait ça aussi !
Artwork : Chromatorium Music
Comment est-ce que vous vous répartissez habituellement les rôles au sein du groupe ? Est-ce que chacun a un rôle prédéfini ou est-ce que c’est un vrai travail d’équipe ?
Flo : Alors, c’est vraiment Adrian qui compose, à la base.
Jelly : Ouais ! Bah, jusqu’à présent, c’est comme ça. Jusqu’à présent c’est comme ça, c’est essentiellement Adrian qui compose la musique et Ivan qui écrit les paroles. Mais encore une fois, cet album a été fait dans un contexte tellement particulier, c’est pas forcément la volonté d’Adrian et d’Ivan, je pense. Je pense que ça s’est fait comme ça parce qu’il y a eu la pandémie et on n’a pas pu se voir etc. Mais je pense qu’à l’avenir si toi (en s’adressant à Flo) tu proposes des riffs, il n’y a pas de raison qu’ils y soient pas, tu vois ?
Flo : Ouais, ouais. Carrément !
Jelly : Donc je pense que c’est vraiment… On est de plus en plus dans un travail d’équipe, mais là, la pandémie a, une fois de plus, fait qu'Adrian a dû écrire tout seul.
Oui, après, c’était une période très spéciale.
Flo : Ouais, bien sûr !
Jelly : Mais Adrian avait par exemple des idées de plans de batterie et quand on est arrivés en studio, moi j’ai proposé des trucs. Bah quand ça leur plaisait, quand ça le faisait, on gardait et puis sinon, on modifiait et machin. C’est quand même un travail d’équipe !
Flo : Ouais, c’est ça ! Lui, il a fait vraiment les compos et nous, c’est plus de l’arrangement quoi !
Jelly : C’est ça !
Est-ce que, sur cet album, vous avez un morceau préféré ?
Flo : Moi je dirai « Primal Rage », parce que ça rentre dans la gueule et que j’aime ça quoi ! (Rires)
Jelly : C’est le morceau le plus violent.
Flo : Ouais, il est lourd et violent !
Jelly : Moi, ce serait « Life Will Always Find Its Way ». Premier single, premier titre. C’est moi qui ai mixé l’album, donc j’ai un recul sur l’album qui est un petit peu différent du reste du groupe. Je trouve que c’est le meilleur morceau, je trouve que c’est le meilleur refrain, je trouve que c’est le morceau le mieux produit… C’est mon morceau préféré pour tout ça ! J’aime bien le refrain, il est catchy, c’est l’intro de notre concert, à chaque fois qu’on le joue, c’est puissant, c’est mon morceau préféré !
Je trouve personnellement que c'est un album accessible à tous, car il combine plusieurs styles musicaux. Qu'on aime le rock, le metal ou autres, on trouvera toujours au moins un morceau qui va vraiment nous plaire, sur cet album. C'était voulu, lors de la composition ?
Jelly : Alors, oui. C’est Adrian qui compose, mais on a quand même globalement tous les mêmes goûts, sinon, ça ne fonctionnerait pas. Et d’ailleurs, ça s’entend sur cet album, quand même. Qui est quand même très différent du premier, même si on reste le même groupe, il est quand même assez différent du premier.
Flo : C’est que maintenant, on se connaît quoi !
Jelly : Maintenant on se connaît et même si c’est Adrian qui a écrit, il a quand même écrit vachement plus dans l’esprit de ce qu’il s’est passé en tournée, des albums qu’on écoutait, de ce qu’on aimait ensemble etc. Il a écrit vachement plus dans ce truc là, ce qui fait qu’on est beaucoup plus rock et moins metal. Même dans le son…
Flo : C’est pas, pas metal, c’est… naturel quoi !
Jelly : C’est pas, pas metal, c’est plus ouais, c’est plus naturel, un peu plus naturel, un peu plus rock quand même dans l’esprit. Plus mélodique, plus rock, plus catchy… plus ce qu’on aime ! On aime aussi les trucs brutaux et techniques, mais on aime aussi les trucs musicaux et catchy, donc voilà ! C’est pour ça qu’après « Primal Rage », qui est un morceau plutôt violent, et « Your Way to Kill » qui est carrément une balade, voilà. Life, avec de gros refrains…
On est au Hellfest, on va quand même parler de cette expérience, qui est assez dingue. Ça fait quoi, d’être ici ?
Flo : Grave !
Jelly : Bah ça fait plaisir !
Flo : Ouais et puis c’était fou quoi !
Jelly : C’était fou, ça fait plaisir. C’est l’aboutissement de pleins de mois et pleins d’années de travail ! C’est l’aboutissement, la récompense de tout ce qu’on a fait jusque-là quoi ! C’est un truc qu’on voulait faire depuis… On en parle depuis toujours !
Flo : J’pense qu’on a tous espéré un jour jouer au Hellfest quoi.
Jelly : Ouais, ouais, et en mainstage en plus !
Flo : Ouais, c’est ça quoi !
Jelly : On va faire d’autres mainstages, on va faire Rock Fest, on va faire Wacken… C’est pas de la mainstage Wacken ?
Flo : Non, c’est pas la mainstage.
Jelly : Mais on est super contents de faire ça ! Mais le Hellfest…
Flo : C’est le Hellfest !
Jelly : C’est à nous quoi !
Et comment s’est passé votre concert ?
Jelly : Bah super bien !
Flo : Excellent ! Franchement, c’était énorme ! C’était pas habituel, forcément…
Jelly : C'était pas habituel !
Flo : C’était quand même vachement grand !
Jelly : Ouais, on s’est sentis tout petits !
Flo : Bah t’as pas les mêmes ressentis sur scène, on en parlait tout à l’heure, t’entends que le son mais tu n’entends pas le public !
Jelly : T’entends pas le public, t’entends pas…
Flo : Puis il n’y a pas grand-chose au final, là-dedans… (en désignant sa poitrine)
Jelly : Nan, il n’y a pas de sensations, puisque tout est tellement grand !
Flo : En termes de son hein !
Jelly : Ouais, en termes de son ! On n’a pas de sensations, donc c’est assez… Moi, sur le premier morceau, ça a été… ça a été très perturbant, parce que j’avais pas de ressenti du public, j’avais pas de ressenti de son et c’est très bizarre !
Flo : Non mais c’est quand même super cool, t’inquiètes (rires) !
Jelly : C’était très cool, mais voilà, c’est la première fois qu’on fait une si grosse scène et c’est pas habituel !
Vidéo : Duke Tv
On ne s’imagine pas nous, de l’autre côté…
Flo : Ouais, parce que devant, il y en a du son ! Mais c’est vrai que c’était marrant, moi je me disais « J’entends tout parfait, mais il manque… »
Jelly : Y’a pas de ressenti ! Mais après on a regardé les vidéos, les centaines de stories de tout le monde qui nous tagguait et on s’est dit : « Ah ouais, si ! C’est bien ! C’est cool ! ». Dans deux ans, la même à 13h !
Je vous le souhaite !
Jelly : Bah pourquoi pas ! En tout cas, on travaille pour !
Tu me parlais des concerts à venir, le Wacken etc. De tous les concerts que vous avez faits au cours de votre carrière, est-ce qu’il y en a un qui vous a particulièrement marqué, hormis le Hellfest ?
Flo : (Rires) J’allais dire, question facile !
Jelly : Le Hellfest, c’est marquant forcément, mais moi d’un point de vue personnel, le Zénith ça a été une date importante quand on a ouvert pour Judas Priest, parce que c’était le premier gros plateau que je faisais, le premier gros plateau qu’on faisait. Mais je dirai que la dernière date de la tournée Tremonti a été vraiment intense émotionnellement !
Flo : Oui c’est ça ! C’est vraiment ça ! C’est pas celle où on a le mieux joué, mais il y avait quelque chose quoi !
Jelly : C’était très intense émotionnellement !
Flo : On venait de passer un mois et demi avec les mêmes gars. À la fin du concert, enfin, pendant notre concert, ils sont venus nous faire un petit peu la blagounette de… Ils sont venus derrière la scène, ils ont enlevé les cymbales de Jelly, ils se sont barrés avec !
Jelly : Ils ont commencé à démonter la batterie, ils étaient là sur le plateau, il y avait Tremonti qui était là...
Flo : Il s’est vraiment passé quelque chose quoi, tu vois !
Jelly : C’était une date incroyable émotionnellement !
Flo : Et quand t’as Tremonti qui vient et qui t’enlève des cymbales ! (Rires)
Jelly : Oh c’est génial, c’est génial ! Pour moi ! Pour toi je sais pas quelle date est ta date préférée ! (s’adressant à Flo)
Flo : J’ai envie de dire un peu tout comme toi (Rires). Non, en vrai, le Zénith, il y avait un côté un peu ouf, parce que pareil, c’était notre première grosse date comme ça, il y avait du monde partout, puis c’est pas comme le Hellfest où c’est à perte de vue, là au Zénith t’as l’impression qu’il y a juste des gens partout quoi ! Pendant la tournée il y a celle-là, et je me suis régalé aussi au Danemark !
Jelly : Ah ouais, j’m’en rappelle pas !
Flo : Au Danemark je me suis régalé, ouais ! Mais il y avait pas le côté émotions comme tu dis. À Amsterdam, il y avait un truc sur le total, tu vois, sur l’ambiance générale, pas que sur le concert !
C’est déjà super de pouvoir faire plusieurs pays. Même si je sais que vous n’avez pas spécialement le temps de visiter…
Jelly : Non !
Flo : On fait légèrement un peu de route ! (Rires)
Jelly : On visite dès qu’on peut mais non, c’est très compliqué, on voit pas grand-chose. Ça va trop vite ! Ça va trop vite, on est fatigués, il faut décharger le camion, il faut monter le plateau, il faut recharger le camion… En vrai…
Flo : Ouais et puis les dates s’enchaînent, il faut être à l’heure…
Jelly : Les dates s’enchaînent, ouais…
Flo : En fait, les moments que t’as, c’est une heure dans l’aprem quand t’as fait tes balances. Une heure, des fois deux, trois… Tu vas faire le tour du quartier quoi ! (Rires)
Jelly : Moi j’utilisais ce temps pour dormir ! Le temps libre, je l’utilisais pour dormir la plupart du temps ! C’est cool ! C’est vrai que dans l’esprit des gens, une tournée c’est cool et ça l’est ! Mais c’est pas la fête du slip !
Flo : C’est pas simple, c’est pas simple ! Il y a un gros contraste entre : tous les soirs, tu fais les concerts, tu fais la fête jusqu’à pas d’heure et tout. Et après, tu retournes dans ton tout p’tit… dans ton p’tit van, t’as pas de douche, pas de chiottes, tu bouffes quand tu peux, ce que tu trouves… Fin, j’exagère un peu mais…
Jelly : Mais nous on aime ça ! De toute façon, si un groupe n’aime pas ça, il réussit pas !
Flo : Ah, mais c’est sûr ! C’est impossible !
Jelly : Mais nous, on aime ça ! Se retrouver dans notre petit camion pourri et se doucher sur les aires d’autoroute… On a adoré ! On a rigolé un mois et demi quoi ! Et je pense que même à 45-50 ans, on le fera encore ! Je pense…
Flo : Ah mais si on a la possibilité, c’est sûr !
Jelly : On a adoré ! On espère être en Dreamliner un jour, mais voilà ! (Rires)
Pour clôturer cette interview, parlez-moi de vos futurs projets avec Disconnected. Qu’est-ce qui vous attend, dans les prochains mois ?
Flo : Qu’est-ce qui nous attend…
Jelly : Qu’est-ce qui nous attend… Bah…
Flo : Y’a rien de calé mais…
Jelly : Non, y’a rien de calé, mais il y a pleins de choses en cours ! Maintenant qu’on a signé avec des bookeurs, des tourneurs… La prochaine étape, ce sera de trouver un label. On a des pistes ! J’allais dire rien de concret, mais si, des choses concrètes dont on ne peut pas parler ! La prochaine étape, c’est un label et de plus en plus de concerts. La reprise ! On discute d’une tournée cet hiver, je crois ? Une tournée Française ?
Flo : Ouais !
Jelly : Voilà ! Donc la prochaine étape, c’est label, tournée Française de Disconnected en tête d’affiche, donc là c’est pareil…
Flo : Ouais, allier des grosses premières parties avec quand même… Commencer à faire vraiment de la tête d’affiche !
Jelly : Ça va être une première grosse expérience, intense, pour le groupe quoi ! Première tournée tête d’affiche…
Flo : Oui carrément !
Jelly : Ça va être intense, ça va être gros, ça va être plein de stress, plein de pression…
Ça va aller !
Jelly : Bien sûr, bien sûr ! On a dans l’idée de faire une vingtaine de dates dans les grandes villes. Donc on va essayer de faire…
Flo : Un p’tit tour quoi !
Jelly : Ouais c’est ça !
C’était ma dernière question, je vous laisse le mot de la fin pour nos lecteurs ! Si vous avez un message à faire passer, c’est le moment !
Jelly : Le message, c’est…
Flo : Toujours un peu pareil, quoi… Continuez de venir ! (Rires)
Jelly : Que le meilleur moyen de soutenir un groupe qu’on aime, c’est d’acheter les CDs, les t-shirts, de venir les voir en concerts… C’est le meilleur moyen de soutenir un groupe qu’on aime, de soutenir la scène Française, parce que c’est difficile en France quand même… Enfin, c’est difficile partout, mais la France c’est un contexte particulier, parce qu’on n’a pas la culture, donc voilà ! Continuez à soutenir les groupes, achetez les CDs, achetez les t-shirts, venez aux concerts. On est toujours contents de voir les gens, c’est le plus important quoi !
Flo : Grave !
Merci beaucoup !
Jelly : Merci à toi !
Flo : Avec plaisir !