Les cassettes reviennent à la mode et c'était pour nous l'occasion de vous présenter celles conçues pour Wakarnaj, un projet musical de Stan Hipkiss & Rick Descartes ! Une opportunité d'en savoir plus sur l'artiste Stan Hipkiss et ses différents projets au travers d'une interview écrite.
Salut Stan. Merci d’avoir pris le temps de répondre à nos questions ! Serait-il possible de présenter ta musique à nos lecteurs ?
Mon précédent nom de scène, Wilfy WILF, m'avait été donné au lycée, et m'évoquait une période nébuleuse, aux relents de soirées adolescentes, d'alcool et de diverses substances. En tant qu'auditeur j'étais passé par plusieurs phases : metal, musique classique, techno et house et commençait à peine, vers 2012, à tapisser mes oreilles de classiques du rap, et aussi de morceaux de la nouvelle vague, l'Entourage et compagnie, bercé par les Rap Contenders, c'était dans l'air du temps. Mes inspirations, à l'époque, étaient des groupes qui plaisaient au nombre, mais ne brillaient pas forcément par leur originalité.
Le projet Stan Hipkiss est né en 2020 au moment du confinement. J'ai senti qu'il était temps pour moi de changer d'alias pour marquer la fracture qui était en train de s'opérer en moi et dans le monde : mon environnement et moi étions en train de muter, d'enterrer violemment ce qu'on était pour faire peau neuve. Stan Hipkiss, c'est ma révolution personnelle, ma crise d'adulescence.
Ma musique, c'est un beau mélange de toutes les inspirations que je peux attraper à droite à gauche, quand je découvre un artiste qui me plaît, je prend le temps d'écouter sa discographie afin d'en puiser la richesse nécessaire à mon évolution personnelle, et parfois naissent de belles collaborations.
Je fais parfois mes instrumentales, parfois je laisse un talentueux producteur s'en charger. Je rappe, je chante, ou interprète mes textes.
Honnêtement, je connais peu de personnes capables d'écouter autant de styles de musique différents que moi, d'en apprécier toutes les subtilités et d'en tirer des inspirations pour la suite.
Toutes ces choses sont vraies pour mes projets solo, mais la collaboration avec Rick Descartes possède un ingrédient supplémentaire, qui amène nos morceaux vers un stade supérieur : la folie pure.
Nous avons eu l'opportunité de travailler ensemble sur la conception de cassettes pour ton projet expérimental WAKARNAJ. Comment s’est passée ta collaboration avec Rick Descartes ?
Un jour à une porte ouverte d'école hors de prix à Paris, verre de champagne à la main, je suis approché par un type jeune à la chevelure toute blanche qui danse comme un dément et parle hyper fort, il a plusieurs projets musicaux dont [Lyn] et on échange nos SoundCloud.
En rentrant chez moi je lance la musique du type et découvre avec stupeur son style : on dirait un soprano qui chanterait sur de la musique gothique trop chelou, je suis absolument scotché.
Après avoir expérimenté au niveau audiovisuel avec nos épisodes perchés dans ma première chaîne Ici C'est La Nuit, et avoir produit un clip pour son projet ßęđŧīmĕ Šŧōŗĩėş, Ņŷx (disponible sur Youtube), on s'est finalement lancé à faire de la musique ensemble, et le premier morceau qu'on a produit était BTMEL, qui est une aberration en terme de mixage mais truffé de références communes, ce qui nous a fait nous rendre compte d'une chose : notre collaboration n'a aucune limite.
Au bout de quelques morceaux, l'idée de faire un album nous a paru comme une évidence : on sentait, malgré le côté expérimental, naître un fil rouge qui peignait un univers dystopique parallèle au nôtre, avec des sonorités à la limite du steampunk.
On retrouvera cette ambiance encore plus accentuée dans notre second projet commun qui sortira d'ici quelques mois : "La Grande Risée".
Le format de WAKARNAJ nous a paru idéal pour sortir une cassette, et l'on a finalement opté pour Distrolution. Pour ma part, c'était la première fois que je tenais dans mes mains l'objet physique d'un de mes projets, c'était incroyable.
Quelle histoire se cache derrière la pochette de la mixtape Wakarnaj ?
J'avais proposé à un dessinateur que je connais de faire la pochette, il a refusé à cause du contenu sulfureux des paroles.
Finalement, ma femme m'a proposé que sa sœur, qui dessine et peint, s'occupe de la pochette.
Elle vit à Taïwan, du coup j'ai traduit l'intégralité des paroles en anglais et lui ait fait une explication détaillée du processus de création de chaque morceau.
Le morceau "Saint Michel" raconte l'histoire tragique d'un flûtiste qui jouait près de la fontaine Saint-Michel à Paris et fût dévoré vivant par des enfants fous, ce sont ces paroles que l'artiste a dessinées pour la pochette.
Parlons des K7. Peux-tu nous parler de ton expérience avec Distrolution Merch ?
Lorsque j'ai commandé les cassettes, je me suis senti en confiance, le site communique de façon claire et leurs réponses sont rapides. Si je dois sortir une nouvelle cassette, je passerai avec plaisir par eux.
De façon générale, y a-t-il un objet de merch auquel tu accordes une importance particulière ? Si oui, lequel ?
Sans hésiter : la cassette. Avant d'être artiste je suis moi-même propriétaire d'une collection de cassettes et j'en écoute presque tous les jours quand je suis chez moi et parfois même dehors, je possède un Walkman.
Tu as récemment sorti un clip pour ton morceau « Thrilla From Manila ». Quelle histoire se cache derrière ce titre ?
Mon dernier projet solo, "Le Masque" est composé exclusivement de collaborations. Il y a des morceaux avec des artistes que je connais en vrai, et d'autres avec des artistes que j'ai connus grâce à Internet.
"Thrilla From Manila" est une collaboration avec un artiste des Philippines du nom de Jeivenchy, on s'est connus via le site DistroKid qui est mon ancien distributeur, depuis je suis passé à Souncloud.
Le morceau parle d'une fille de Manille tellement éblouissante qu'elle met k.o. les hommes au premier regard, tel Mohammed Ali durant son fameux combat de boxe.
Pour le clip, je n'avais pas envie d'illustrer textuellement les paroles, ça m'ennuyait, alors j'ai improvisé. J'ai demandé à Jeivenchy de m'envoyer des rushs tournés chez lui aux Philippines, et le fait qu'il soit en mode lunettes noires et long manteau m'a fait pensé à Matrix (je suis un grand fan), ensuite on a tourné des rushs dans ma cave avec ma femme qui m'a habillé de la tête aux pieds et filme avec un casque VR.
J'ai profité d'une balade en forêt pour demander à un pote de refaire des rushs de moi avec le casque VR, avec un délire "scène de kung fu à la Matrix".
J'ai aussi matérialisé Jeivenchy dans une application 3D pour en faire un avatar auquel me connecter.
Les derniers ajouts au clip, ça a été les scènes de l'informaticien au masque miroir qui tape des lignes de codes à toute vitesse et qui n'est autre que… Rick Descartes !
Quel est ton meilleur souvenir en tant que musicien ?
Je n'ai pas de meilleur souvenir à proprement parler, c'est impossible de hiérarchiser ça, mais je kiffe l'alchimie que j'ai avec certaines personnes avec qui je fais de la musique, et les bons moments passés à composer.
Big Up à Rick, à Bill The Gate, à Jung, à Nambuc, à Makesense, à 4ex32 et à tous ceux que j'oublie.
Pour clôturer cette interview, peut-on parler de tes futurs projets ?
Cette année sont prévus : "La Grande Risée" avec Rick Descartes, qui n'est pas une suite de WAKARNAJ mais qui est la continuité de notre travail ensemble, y a un featuring de folie avec Bill The Gate avec qui on a fait "Sous nos pieds" sur l'album "Le Masque".
"Lost Tapes Volume 2" la deuxième compil de mes morceaux datant d'avant Stan Hipkiss.
Et enfin, avec 4ex32, on bosse sur un gros projet, sur lequel Rick et Bill sont également présents.
Restez branchés.